Se réapproprier sa sexualité à tout âge
- Rachael Hibbert

- 21 juil.
- 4 min de lecture
On pense souvent — à tort — que la sexualité s’éteint avec l’âge, ou que l’épanouissement sexuel n’a de sens que dans une certaine tranche de vie. Et pourtant, certains parcours nous rappellent qu’il n’est jamais trop tard pour se réinventer, se libérer de vieux schémas, et vivre une sexualité alignée avec ce que l’on est devenu.
François, 86 ans, en est un merveilleux exemple.
L’éveil d’un désir, malgré la disparition des érections
François est venu me voir à un moment de bascule : suite a un traitement pour une maladie, ses érections avaient disparu, mais son désir restait bien vivant. Une frustration sourde l’habitait. Il ne savait plus comment habiter son corps d’homme, ni comment offrir du plaisir à une partenaire sans se sentir impuissant.
À travers nos premiers échanges, j’ai pu sentir un homme plein de sensibilité, de curiosité, et d’intelligence érotique latente, mais pris au piège de stéréotypes rigides sur la virilité et la pénétration.

Une thérapie hybride, entre Zoom et échanges écrits
Nos premières séances ont eu lieu en visio. Mais rapidement, nous avons exploré un format qui convenait davantage à François : un accompagnement thérapeutique par écrit. Il pouvait me parler librement de ses souvenirs, de ses fantasmes, de ses blocages, sans l’angoisse de devoir performer ou se justifier en temps réel.
C’est par l’écriture que François s’est reconnecté à son intimité. Chaque email devenait un espace sûr, où ses mots redonnaient corps à ce qui avait été tu pendant si longtemps.

“Merci pour vos précieux conseils. Vous avez parfaitement compris l'état d'esprit dans lequel je souhaite orienter ma nouvelle vie sexuelle. J'admire votre façon naturelle d'aborder des sujets très intimes de manière simple. Vous m'avez vraiment aidé à m'ouvrir dans ce domaine.”
L’exploration des tabous et de l’éducation d’antan
Très vite, la thérapie a mis au jour un poids invisible : la culpabilité sexuelle enracinée dans son éducation. François a grandi dans une époque où le plaisir masculin était attendu, mais encadré, et où le désir féminin restait un mystère, voire un tabou.
Enfant, il avait appris à taire ses émotions et à se montrer "fort". Adultes, ces réflexes étaient restés, l’empêchant d’explorer une sensualité plus douce, plus émotionnelle, plus relationnelle.
Écrire le désir pour le libérer
L’un des tournants de notre travail a été l’introduction de l’écriture érotique thérapeutique. Je lui ai proposé un exercice : commencer toutes ses phrases par "Je suis un homme qui…". L’objectif : formuler une nouvelle narration de soi — incarnée, sensible, assumée.
Ses réponses étaient à la fois poétiques et puissantes :
Je suis un homme qui rêve de faire l’amour à ton âme. Je suis un homme qui aime mêler désir et tendresse. Je suis un homme qui sait transformer chaque instant en plaisir partagé.
Petit à petit, le "vieil homme en panne" s’est transformé en "homme érotique, vivant, sensible, capable d’offrir et de recevoir".
De la théorie à la pratique : reconstruire une sexualité vivante
Une fois ses mots posés, François a voulu reconnecter son corps. Nous avons mis en place un petit rituel d’exploration en solo, sans objectif d’orgasme ou de performance, mais pour habiter son corps autrement.
Il a expérimenté l’utilisation d’un sextoy masculin dans ce contexte, non pas comme un substitut de relation, mais comme un outil de re-connexion sensorielle.
Il m’a même demandé conseil pour un sextoy féminin, non pas pour "faire jouir" une partenaire, mais pour imaginer une expérience intime à deux, non pénétrative, complice, joyeuse, inventive.
💬 “Je sens encore une forme de tabou concernant ma sexualité… une culpabilité ancienne à éradiquer. Comme si je n’y avais pas le droit.” — François

Phase 6 — Redéfinir sa sexualité pour mieux s’y épanouir
Ce que François a accompli, ce n’est pas juste une “adaptation”. C’est une redéfinition radicale de ce que signifie "être un homme sexuellement actif à 86 ans."
Ce n’est plus une question d’érection ou de performance, mais de relation, d’écoute, de désir partagé, de plaisir vécu au présent.
Même après tout ce chemin, des traces de honte et d’interdiction subsistent. Et c’est normal. La déconstruction des tabous prend du temps. Mais le regard qu’il porte aujourd’hui sur lui-même est infiniment plus doux, plus permissif, plus ancré.
Ce que je retiens, comme thérapeute
Accompagner François a été un honneur. C’est dans ces moments-là que je me souviens pourquoi j’ai choisi ce métier. Voir un homme de 86 ans oser, écrire, ressentir, érotiser, changer… ça n’a pas de prix.
Et c’est aussi une preuve :
➡️ Il n’y a pas d’âge pour guérir.
➡️ Pas d’âge pour aimer et être aimé.
➡️ Pas d’âge pour sortir des scripts appris, des normes étouffantes, des interdits intériorisés.
➡️ Pas d’âge pour se dire : “je mérite encore une sexualité vivante, sincère, joyeuse.”
À vous maintenant
Vous vous reconnaissez dans ce parcours, ou il vous inspire ?
Vous êtes à une étape où votre sexualité change, où vos repères s’effritent, où vos envies vous déconcertent ?
Je vous accompagne, en visio ou par message. Et ensemble, on construira une nouvelle histoire.

Je suis Rachael—sexothérapeute et coach, et la personne qui va vous aider à vivre pleinement votre vie sexuelle. Que vous soyez en train de désapprendre de vieilles croyances, que vous fassiez face à un dysfonctionnement sexuel, que vous luttiez avec l'intimité ou que vous soyez simplement prêt à arrêter de vous retenir.
Les séances sont disponibles en ligne, par message privé, par téléphone ou en personne à Toulouse.



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