Comprendre la masturbation et l'anxiété : construire une relation saine avec soi-même
- Rachael Hibbert
- 5 mai
- 5 min de lecture
La masturbation est une composante naturelle de la sexualité humaine. Pourtant, les tabous sociaux, la désinformation et la honte peuvent semer la confusion — surtout lorsque l’anxiété s’en mêle.
Vous vous êtes peut-être déjà demandé : « Est-ce que je suis accro à la masturbation ? »
Si cette pensée vous traverse l’esprit, sachez que le simple fait de poser la question est déjà une preuve de conscience de soi — pas un diagnostic.
Dans cet article, nous allons explorer comment la masturbation peut parfois devenir un mécanisme d’adaptation face à l’anxiété, ce qui distingue une pratique saine d’un schéma préoccupant, et comment cultiver une relation plus consciente et apaisée avec votre corps.

Masturbation et anxiété : quand apaiser devient un automatisme
Il est normal de chercher du réconfort en période de stress ou d’anxiété. La masturbation peut offrir un soulagement temporaire, tout comme faire du sport, manger ou voir des proches. Mais si elle devient le seul moyen de gérer ses émotions, elle peut progressivement perdre de sa saveur.
Un cycle à observer :
Le stress ou l’anxiété pousse à se masturber pour se calmer.
Le soulagement ressenti devient de plus en plus fugace.
Des sentiments de honte, de frustration ou de culpabilité émergent.
Ces émotions alimentent à leur tour l’anxiété, relançant le besoin de soulagement.
À terme, cela peut créer une boucle d’évitement plutôt que de plaisir.
À retenir : utiliser la masturbation ponctuellement pour se détendre est très courant — et n’a rien d’anormal.
Effets possibles d’une dépendance émotionnelle à la masturbation
Si la masturbation devient compulsive ou détachée du désir, certains effets peuvent apparaître :
Sentiment d’isolement ou difficulté à se connecter émotionnellement aux autres
Fatigue ou baisse d’énergie en cas d’excès
Diminution temporaire de l’intérêt pour les relations sexuelles avec un·e partenaire
Frustration ou anxiété après l’acte
Là encore : les variations de libido, d’émotions ou d’énergie sont normales. Ce qui compte, c’est la récurrence d’un schéma, pas une expérience isolée.
Signes précoces à observer
Vous vous demandez : « Suis-je accro à la masturbation ? »
Voici des signes qui peuvent valoir la peine d’être explorés — sans tirer de conclusions hâtives :
Se masturber régulièrement sans réel désir
Utiliser la masturbation comme échappatoire émotionnelle (stress, ennui, solitude)
Ressentir de la honte ou de la culpabilité persistante après coup
Y consacrer un temps important au détriment d’autres activités
Vouloir diminuer la fréquence… mais ne pas y parvenir
Si certains de ces éléments vous parlent, cela ne signifie pas forcément une addiction. C’est peut-être simplement une invitation à mieux vous comprendre.

1. La masturbation comme stratégie d’apaisement
Trouver du réconfort rapidement est un réflexe humain. La masturbation en fait naturellement partie. Si vous vous tournez parfois vers elle dans des moments d’anxiété, cela ne fait pas de vous une « mauvaise » personne. C’est seulement quand cela devient votre seul moyen de régulation que cela peut limiter votre bien-être.
2. Quand l’habitude réduit le plaisir
Le cerveau s’habitue naturellement aux stimulations répétées. À force, le plaisir ressenti peut diminuer, vous poussant à rallonger les sessions ou à chercher des sensations plus intenses.
Ce n’est pas un signe d’addiction, mais un phénomène biologique appelé habituation.
Si vous remarquez cela, c’est peut-être le bon moment pour ramener plus de présence et d’intention dans votre pratique.
3. Retarder l’orgasme : un signal de manque d’estime de soi ?
Certaines personnes retardent inconsciemment l’orgasme, comme si elles devaient le « mériter ». Si vous vous surprenez à retenir votre plaisir ou à penser que vous ne le méritez pas, cela peut refléter des croyances profondes sur votre valeur personnelle — et non un « problème sexuel ». Avec douceur, ces schémas peuvent être déconstruits.
4. Recréer une relation plus saine à la masturbation
Si vous vous demandez : « Comment arrêter de me masturber ? », parce que vous vous sentez coincé ou déconnecté, voici quelques pistes :
Reconnaître ses ressentis
Prenez conscience de votre rapport actuel à la masturbation, sans jugement.
Identifier les déclencheurs
Quels états ou situations éveillent l’envie ? Stress, solitude, ennui, frustration ?
Explorer d’autres voies d’apaisement
Marcher en plein air
Bouger doucement ou s’étirer
Pratiquer la respiration consciente
Créer, écrire, jouer de la musique, etc.
Se faire accompagner
Si vous vous sentez dépassé, parler à un professionnel spécialisé (sexologue, thérapeute) peut vous offrir des outils, du recul, et du soutien.
Rompre le silence
La honte grandit dans le silence. Mettre des mots sur votre vécu — même seul au début — peut déjà soulager une grande charge émotionnelle.
Tableau récapitulatif : Masturbation saine vs problématique
Aspect | Masturbation saine | Schémas potentiellement problématiques |
Fréquence | Variable, selon le désir | De plus en plus fréquente, sans réel désir |
Motivation | Plaisir, détente, curiosité | Évitement émotionnel, automatisme |
Impact émotionnel | Positif, sans culpabilité | Culpabilité, honte, déconnexion |
Contrôle | Choix conscient | Sentiment d’obligation ou d’impulsion |
Impact sur la vie | Aucun impact négatif | Possible retentissement social, pro, émotionnel |
Questions fréquentes
Suis-je accro à la masturbation ?
Se poser la question ne veut pas dire que vous l’êtes. La masturbation est une pratique saine et naturelle pour la plupart des gens. Si vous avez l’impression qu’elle devient compulsive, émotionnellement chargée, ou qu’elle impacte votre quotidien, c’est peut-être le moment de vous interroger avec bienveillance. Mais des doutes ponctuels sont normaux.
Si vous observez des schémas persistants que vous souhaitez transformer, c’est un signe de conscience — et vous pouvez vous faire accompagner.
Comment arrêter de se masturber ?
Si vous ressentez le besoin d’arrêter parce que vous n’en tirez plus de plaisir, le but n’est pas de « tout couper », mais de retrouver de l’intention. Il s’agit surtout de comprendre vos déclencheurs émotionnels, de créer de nouvelles routines d’apaisement, et de cultiver une relation plus douce à vous-même.
Quelques pistes :
Réduire la fréquence petit à petit
Explorer des activités qui nourrissent émotionnellement
Revenir au plaisir conscient sans objectif de performance
Être accompagné si besoin
Ce n’est pas une punition. C’est une manière de retrouver votre liberté intérieure.

La masturbation n’est pas l’ennemie
C’est une expérience humaine, naturelle, qui peut nourrir la joie et la connexion à soi.
Si vous vous êtes demandé « Suis-je accro à la masturbation ? » sous l’effet de la honte ou de fausses croyances, sachez ceci :
Observer ses habitudes avec honnêteté et douceur, c’est déjà grandir. Ce n’est pas être « en défaut ».
Si certains schémas vous pèsent, vous avez le pouvoir de les faire évoluer.
Votre corps n’est pas votre champ de bataille. C’est votre refuge.
Et si vous êtes prêt à vous reconnecter à votre sexualité avec conscience, je suis là pour vous accompagner.
FAQ
Suis-je accro à la masturbation ?
Pas forcément. La masturbation est une pratique courante et saine. Si vous sentez qu’elle devient compulsive, émotionnelle, ou qu’elle vous éloigne de votre bien-être, prenez le temps d’explorer votre relation à elle avec curiosité et compassion. Se poser des questions n’est jamais un problème.
Comment arrêter de se masturber si cela devient compulsif ?
Reconnectez-vous à votre corps avec intention. Identifiez vos déclencheurs émotionnels, explorez d’autres moyens de vous apaiser (mouvement, respiration, créativité), et n’hésitez pas à vous faire accompagner. Arrêter ne veut pas dire se priver — cela veut dire retrouver sa liberté, sa présence, et son choix.
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